Des pirates espionnent la police à l'aide du Bluetooth


Des hackers ont trouvé le moyen d’espionner la police. En analysant les signaux Bluetooth émis par les armes et les caméras des agents, il est possible de surveiller les activités des forces de l’ordre. Pour le duo à l’origine d’un outil de détection des signaux, le Bluetooth pourrait théoriquement contribuer à la lutte contre les bavures policières.

En exploitant la technologie Bluetooth, il est possible de suivre à la trace la plupart des activités des forces de police. Comme l’explique Alan Meekins, le fondateur de la plateforme Bluetooth RFParty, à Engadget, les signaux Bluetooth, émis par des appareils utilisés par des agents de police, sont susceptibles de trahir l’emplacement de ceux-ci.

Meekins, mieux connu sous le pseudonyme de Nullagent, pointe du doigt des appareils comme les tasers ou les caméras corporelles (body cam). Ces caméras portatives sont placées sur l’uniforme des policiers pour enregistrer toutes leurs opérations. Parfois, on trouve même du Bluetooth sur les étuis d’armes à feu. Ce système avertit le policier quand l’arme est dégainée.

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Comment le Bluetooth peut trahir la localisation des policiers ?

Comme tous les appareils compatibles Bluetooth, ces accessoires disposent d’un identifiant unique : l’adresse MAC. L’adresse MAC, c’est l’équivalent d’une carte d’identité pour les outils qui utilisent le Bluetooth. Il permet aux appareils de se reconnaître et de communiquer entre eux. Dans l’adresse Mac, on trouve notamment un élément qui identifie le fabricant d’un appareil, à savoir l’Organizationally Unique Identifier (OUI).

En consultant l’identifiant des appareils fabriqués par les fournisseurs de la police, Alan Meekins a pu remonter jusqu’à la localisation des objets. Pour y parvenir, il a consulté la documentation d’Axon, l’entreprise qui fabrique des tasers ou des pistolets à impulsion électrique, avec l’aide de Roger Hicks, cofondateur de Bluetooth RFParty. Contacté par Engadget, Axon confirme que les outils conçus par ses soins s’appuient en effet sur le Bluetooth. Consciente des risques posés par le protocole de communication sans fil, l’entreprise a annoncé des changements de taille :

« Axon travaille sur des mesures et des améliorations supplémentaires pour répondre aux préoccupations liées au suivi de nos appareils au fil du temps. Plus précisément, il y a la rotation des adresses […] qui peuvent identifier spécifiquement nos périphériques, et l’élimination de la nécessité d’inclure des numéros de série dans les signaux Bluetooth ». 

Lutter contre les violences policières

Avec le projet Bluetooth RFParty, le duo cherche à contribuer à la lutte contre les violences policières. En analysant les signaux Bluetooth émis, il est possible de déterminer qu’une vidéo, montrant une interpellation par exemple, a bien été enregistrée par la body cam d’un agent. Cette information peut théoriquement forcer la police à fournir des séquences compromettantes.

« Il y a le signal qui est envoyé lorsqu’un policier pense fondamentalement que quelque chose est digne d’être enregistré, si c’est le cas, les gens peuvent le documenter, le détecter et il n’y aura pas de question de savoir s’il y a une caméra corporelle ou s’il n’y avait pas de caméra corporelle », explique Alan Meekins, assurant que la police rechigne parfois à fournir les vidéos d’une body cam.

Par le biais de l’application Bluetooth RFParty, accessible sur le Play Store, il est possible de collecter des informations, parfois décisives, sur l’événement et s’en servir pour corroborer ou démentir un témoignage. De même, il est possible de prouver qu’un taser ou qu’un pistolet électrique a été employé. Toutes ces informations découlent simplement de l’analyse des signaux Bluetooth.

Bien que le service RFParty ne soit pas expressément conçu pour espionner la police, plusieurs utilisateurs de l’application s’en sont déjà servis pour pister les forces de l’ordre. On trouve plusieurs témoignages d’usagers de l’app sur X.

Source : Engadget



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